Explications des lieux-dits locaux
Clos Gorgé : ferme, champs et prés. Terrain clos, affranchi de la vaine pâture et pouvant se clore toute l’année. « Gorgé » de gorge, latin vulgaire « gorga », variante du bas latin « gurga» et racine onomatopéique appliquée à la gorge d’après les bruits de déglutition et d'expectoration. Ici, nom propre de famille cité en 1475: Colin Geurgé alias Moscher; 1568: Corneille Gorgelz de Moutier; 1827, Clos Gorger.
Les Molères : prés et champs. Substantif verbal du latin molliare » proprement: rendre mou. Le vocable s’applique donc à un terrain primitivement humide. 1528: Moliere; 1555: es Moliere; 1568: es Moleres; 1776: le champ des Moleres; 1827: les Molères.
Sur Monnin : prés et champs. Il s'agit du patronyme « Monnin » et non d’un « mont nain ». 1555: en la fin sur Monnin; 1575: Petermann Monnin de Morschwill; 1586: Germain Monnin; 1776, les Planches Monnin et sus Monnin; 1827 sur Monnin.
Sur les Vies de Bâle : prés et champs. « Vie » appellation très répandue (du latin via, signifiant : le chemin, la voie). 1523: la vie de Soleure à Mervelier; 1555: sur la vie de Basle à Mervelier; 1565: la neusue Vie; 1776: enson la Vie es Morts; 1776: les champs sur la Vie de Basle.
Lai Croujatte : prés et champs avec une croix ou une petite croix. 1 776, a crâ de la Croixatte; 1827, dos la Croisatte.
Champ du Renard : prés et champs. 1568: a Renärd; 1776: les champs du Renard.
Pré Céleri : prés et champs. Ne figure plus dans le nouveau plan de 1949 ! Cité en 1555: a pray Syleyry; 1776: au-dessus du Pré Celeri; 1820: pré Celery; 1827: Pré Celeri.
La Pran : prés et champs. « Pran » mot patois désignant un pré humide ou irrigué. A Mervelier, les prés dela Pran étaient, avant le drainage, très humides. 1555: en la Prain; 1689: dans la Pran; 1820: sous le Pré de la Pran; 1827: la Pran.
La Ravière : prés, champs, vergers et bâtiments. Du latin « raparia » champs réservés jadis à la culture des raves. 1776: champs du bas de la Raviere; 1820: la Raviere; 1827: la Ravière.
Le Paica : ferme, prés et champs; forêts. Du latin pascuum » qui, dans les Franches-Montagnes et en Franche-Comté, donnera « pâquiers» et en Ajoie et dans la vallée de Delémont, péca ou paica. « Pasquier » est par métathèse « Paica ». 1776: les prés du Paika; 1827: le Peca.
Vatchal : champs et prés. Vient de l’allemand « walke » : moulin à frotter, à fouler. Une forge d’ailleurs se trouvait non loin de ces champs. (Voir les plans de 1820 et 1827.) 1555: pray en Vachalle; 1820: pré de Vachal; 1827: Vachal, clos de Vachal.
Les Golattes : prés et champs. Le « golat » correspond au français « goulet ». Il dérive du latin « gula » qui avec le suffixe « ittu » désigne habituellement des défilés étroits. 1501: la Gullatte près Domont à Delémont; 1827: les Golattes.
Devant la Mai : prés et champs. La Ferme est située entre Mervelier et Vermes. « Melt » est une déformation de « Met, Mais, Mai ». Ce vocable vient du latin « mansum », petite maison de campagne, ici métairie. C’est l’équivalent du « mas » provençal. Il faut donc dire et écrire: Devant la Mai. 1482: mex, chésal et maison à Porrentruy; 1563: le chapitre de Moutier-Grandval amodie à plusieurs personnes « un maix, lieu, pourpris et tigement nommez appelez la Chilt », « gisant rière le village de Mervelier... » « le biel que vient du lieux de la Meilz ». 1565: la Meel; 1621: la Mel; 1724: devant la Met; 1820: méttiairie de la Melt; 1827: devant la Met.
Les Aimetteneux : prés et champs. Nom de pré ou de pâturage plus ou moins élevé. Du moyen haut allemand « âmât » et du suffixe roman « ina» racine germanique parente du latin « meto » faucher, récolter. En suisse allemand « amet » est le regain. 1555: les Amateneurs; 1776: le chemin sur les Aimaiteneux; 1827: les Grandes Amattenen.
Les Héres : prés et champs. 1555: es Ere; 1578: Perrin Herr; 1776: de la barre des Eres; 1827: les Heres. Du nom de famille « Herr ».
Montoit : prés et champs. Ces prés et champs sont en forme de toit à deux pans. 1776: le haut de ou du Montoit. 1827: les Montois.
Chos Laidiu : prés et champs. Ces champs sont situés près de la rivière. « Aidjo, aidju » signifiant juché, perché. A Mervelier, on dit: « aidjiu ». Mais le mot « laidjiu » signifie aussi « laî-ju » : là-bas.
Les Lammes : prés et champs. Du latin «lamine» dérivé de « Iamella », morceau de métal plat et très mince ; par extension: planche plate. Ici, les champs sont très plats comparativement à l’ensemble du territoire. 1555: es Lammes; 1776: les champs des Lammes; 1827: champs des Lames, clos des Lammes.
Dô lai Velle : prés, champ. Vergers et bâtiments. Ces terres sont situées « sous la velle » soit: sous le village. 1555: es pray dolz la velle; 1776: les prés dos la velle; 1827: prés dos la Vella.
Rière les Oeuches : prés, champs et vergers. « Oeuche, ôche, ouêche, eutche» proviennent du latin « occhia » ou de l’ancien français « osche » soit « ouche » en français moderne. Ces terrains sont une portion de terre arable ou de jardin clos de haies et voisins des maisons. 1555: es Oeuches; 1776: les champs de denier les Oeuches; 1827: Derrière les Oeuches.
Sur Pré Rond : prés, champs, bâtiment. 1776: sur Pré Rond, les prés sur Pré Rond. 1827: sur Préron. Aujourd’hui ce pré n’a plus cette forme ronde.
La Courbe Roye : prés et champs. La « rois » signifiait le sillon. 1555: deux roies de terre. 1776: les champs de la Courbe Roye.
La Sente : vergers et bâtiments. 1776: a Borbais de la Sente. La Sente était, avant le remaniement de 1943, le sentier qui conduisait à Vermes. Du latin « semita » sentier.
Les Fèvelies : prés, champs. 1776: les prés des Faiveliers. 1820: les Feveliers. Diminutif de «fève» du latin «faba» la fève. Ici, champ des fèves.
La Mocherde : prés, champs et forêts. Probablement de l’allemand « Mooserde » désignant un lieu couvert de mousses. Effectivement, ce terrain situé à l’envers est propice au développement des mousses. 1820: pâturage Mochert; 1827: pâturage de la Mochert.
Rière l’Eglise : cimetière, vergers, prés et champs. En patois: Derrie le Môtie.
Les Condemènes : prés et champs. De «condominium» formé du préfixe « cum » et « dominium » était un domaine seigneurial puis un domaine possédé en commun. 1290: la condimina Ievesque à Porrentruy; 1330: les Condemenes; 1555: es champt des Condemenes; 1827: Condemen.
Lai Torjure : vergers, prés et champs. « Targe » était au moyen-âge un petit bouclier, de forme irrégulière. Targette est un verrou plat. La forme de cette parcelle épouse singulièrement la forme d'un petit verrou. 1555: pray en la Trusure; 1568: les champs de la Tryschure; 1776: les champs de la Trejure. 1827: Tregur.
Dos le Tchaitelat : ferme, prés et champs, pâturage et forêts. Du nom de famille « Chétalat » ; 1491 : Conrad Chestaillat, de Montsevelier ; 1565 sur le prez de Chestellat ; 1777 : le pré du Chaitelat ; 1827 : sous le Chatelat.
Lai Tchâdratte : forêt en forme de petite chaudière.
La Combe des Aa : combe, pâturages, forêts, ruisseau. Aa signifie ruisseau ; cf. en suisse allemand Aa de Baldegg, de Halwill et Aar. 1777 : la combe des AA
Le Monnat : forêt et pâturage. Du nom de famille « Monnat ». Jean Monnat est chanoine de Moutier au XVIe siècle.
Chez le Zuber : forêt et pâturage. Montagne qui sépare les Mai ou Muoltenberg. Un nommé « Zuber » habitait une de ces fermes.
Les Envers : forêt et pâturage. En patois : les Envéiès. 1777 Les Envers ; 1820 : forêt des Envers. « Envers, à l’envers » par opposition au « droit, à l’endroit » soit partie ensoleillée de la vallée.
La Louvière : forêt et pâturage. En patois : lai Louvîre. Territoire où l’on rencontrait jadis des loups. En 1698, le Prince-Evêque défend la pose des trappes, des « louvières » et autres embûches dangereuses. 1777 : la métairie de la Louvière ; 1820 : mettairie de la Louviere
La Wasserfall : cascade, rochers dont le nom allemand explicite tout : la chute d’eau.
Les Fornes : forêt. Jadis, place à charbon. 1777 : les Fornées.
Le Djairdin dedô ; loge, prés, pâturage. Le jardin dessous. 1777 : le pré dessus du Jardin, le Jardin dessus, le Jardin dessous. 1820 : Jardin dessous.
Sir Remai : prés, champs, vergers et bâtiments. 1555: petit morcez de pray gesant doz sainct Remee; 1568: doz sainct Remee; 1776: les champs de Saint Rémi; 1827: St Remi. Saint Rémi est le patron de Mervelier. On disait jadis Monseigneur Saint Rémi, puis Monsieur Saint Rémi d'où Sire, Sir Remai.
Le Tevai : prés et champs. 1568: lescher du Thevet; 1689: au Thevait; 1776: les champs du Tevai; 1827: le Tevet.
Les Maitchires : prés, champs, vergers et bâtiments. Une maîchière » ou « maîtchire » est un pré marécageux; le mot est aussi synonyme de mauvais fourrage qui pousse dans les terrains marécageux. « Merchais » est l’ancien français de marécage. 1555: pray hommez la Maichiere; 1689: la fontaine du Merschaiz; 1776, les prés de la Maichiere.
Dove Rotche : prés et champs. Ici, la roche est en forme de douve, d‘où son nom de «dove rotche ». 1776: les champs desove Roche; 1827: Doveroche.
La Doux : prés, champs, forêts. Du vieux français « doie » désignant une conduite d’eau, un ruisseau ou une source. Vientt du latin « Ducere » conduire, amener, dériver...l’eau.
Béchai : prés et champs. Du français « bûche » ou « bosca » qui a subi l’effet du feu. Le « buclage » désignait l’action de brûler des herbes sèches. 1565: des boynes mises sur le Beuchle; 1776: sous Bechair; 1827: Béchert.
Saint Jean : ferme et domaine. En patois: sïn Djain. Une famille Mouttet qui habite cette ferme porte le sobriquet : Sïn Djain. 1820: pré de la Saint Jean.
Les Vernes : prés et champs. Du celtique « vernos » I’aulne. 1776, le champ des Vernes. 1820: les Vernes; 1827: les Virnes.
La Neuve Vie : forêt, pâturage, vie ou chemin. 1777 : métairie de la Neuve Vie, le « Cul de la Neuve Vie » pour désigner le chemin qui contourne la ferme brusquement en forme d’arrière-train. 1820 : métairie de la Neuve Vie.
Les Pinfols : forêts et pâturage. Forme francisée de l’allemand « schwende », du haut allemand « swentan » désignant un endroit défriché par le feu, cf. Choindez. 1555 : pray gesant a Schwan ; 1716 : la métairie de prez du Schüen ; 1777 : le planat de Schoin ; 1827 : le pré du Choin.
Grand Mont : forêt et superbe pâturage. 1777 : le pré du Grand Mont ; 1820 : pâturage de Grand Mont.
Les Toyers : forêt et pâturage. Il y a encore des toyers ou pins gras. Jadis, forêt de pins gras. 1737 : les Toyers fourcies à Mervelier. 1790 : quatre pins rouges ou toyers.
Satche Tchenâ : forêt de pâturage avec chenal ou comble dont le ruisseau est souvent à sec- 1777 : Seiche Chenal. 1827 Sèche Chenal.
Derrie Romont : forêt et pâturage en forme de rai, de ro ou de ran. 1777 : sur Roché Mont. 1820 : forêt derrière Raimont.
Les Sâces : forêt, pâturage ; beaucoup de rochers et peu de saules.
Moncé : colline tronquée par la nature.
Le Cras des Fuattes : pâturage. La « fuatte » désignait jadis et même encore aujourd’hui notre épicéa.
Les Fuattes : forêt et pâturage. « Fie, fue » et un diminutif formèrent « fuatte » ou sapin rouge, soit l’épicéa.
Tchâmont : forêt. Chaux, du latin « calmis » est un haut plateau dénudé désignant presque toujours des pâturages. Chaumont est une colline contre laquelle s'appuie le village de Mervelier.
Noux : pâturage, sources. Du vieux français « no » auge, source. Le français « noue » désigne un lieu bas où les eaux débordées se rassemblent. « Noue» est aussi une prairie marécageuse. Un étang, un canal. 1777: en Nou ; 1820: pâturage de Nous.
Les Vieilles Maisons : forêt, pâturage. En patois : les Veyes Majons. Sur le plan de 1777, il n'y a plus aucune maison.
Maître Tchésâ : forêt et pâturage. Maître a le sens ici de « principal ». Endroit, au fond d'une forêt. où l'on emmenait le bois pour le charger.
Sur la Côte : forêt et pâturage. En patois: chu lai Côte. 1777 : sur la Côte.
La Rouge Terre : forêt, pâturage. Lieu où la terre est rougie par la présence de minerai (rouille). En patois: lai Roudge Téiè. 1777: la Rouge Terre.
Les Combes : prés et champs. Du bas latin «cumba» petite vallée. 1555: ...a lieu es Combes. 1777: les prés et champs des Combes; 1827: les Combes.
Sous le Bois : prés et champs. En patois: dô le Bô. Prés et champs au bord d’une petite forêt. 1776: les prés dessous le Bois; 1820: près sous le Bois; 1827: dos le Bos.
Le Cerneux sur l’Eau : ancienne ferme, prés, forêt. En patois: le Cerneux chu l’Ave. Les Suisses alémaniques de la région l’avait baptisé « le Cerny » dénomination encore en vigueur actuellement à Mervelier. Le Cerneux sur l'Eau est situé sur la Scheulte. Les Cerneux étaient une assez grande étendue de terrain, mi-boisé, mi-pâturage, et qui étaient entourés d’une clôture. Le propriétaire pouvait à loisir le faucher ou le pâturer. Il était interdit au troupeau communal d’y aller paître. Les Cerneux étaient placés généralement en bordure des territoires communaux proprement dits, le plus souvent au milieu des joux ou forêts. 1777: les prés du Cerneux sur l’Eau; 1820: le Cerneux sur l'Eau.
La Scheulte : rivière de ce nom. 1563: la Schilt; 1820: la Scheulte; 1827: la Schuelde. Probablement de l’allemand « schelten » gronder, injurier = la rivière « grondeuse » nom qu’elle mérite bien au passage des gorges.
L'Airmerie : forêt, pâturage. L‘Armary est un ruisseau, affluent de l’Aubonne. Origine inconnue, sans doute celtique. On y retrouve la racine « Ar » eau courante, rivière cf. la Combe des Aa. En fait, la rivière de la Scheulte coule dans le fond de l’Airmerie.
Le Pré d’Airmont : forêt, pâturage. Air, du latin « area » cour, place. En effet, ces pâturages forment une très grande place au milieu de la zone boisée. 1777: les prés d’Airmont. 1820: pâturage dits des prés Dermont.
Rière Beyemont : forêt, pâturage. Beymont est en forme de deux pans inclinés. 1777: derrier Beymont. Peut-être aussi de « bey » beau et mont.
Le Beuche : forêt, pâturage sec. « Beûche » signifie roussi, une beûchèe » est une flambée. 1777: le Beuche (ferme).
Les Pouches : pâturage et forêt. De « pouche » qui nomme un puits. Des emposieux sont signalés dans le haut et en bas de ces terrains.